CARROUSEL - revue de presse

      La revue de presse du DVD Carrousel, sorti en décembre 2018.

   * Le site ON.mag.fr, sous la plume de Jihelbey : "Carrousel : l'art de la stop-motion" poético-humoristique" (en DVD). Lire...
Un extrait : 

"Commentaire artistique

Carrousel est le septième DVD de l’éditeur consacré aux films d’animation réalisés en France par Ladislas (et Irène) Starewitch. Ce programme réunit cinq films sonores et en couleurs qui sont produits après la Seconde Guerre mondiale, entre 1949 et 1958, sous la « direction artistique » de Sonika Bo et Alexandre Kamenka, le premier sera récompensé à Venise et le second par le CNC. Ces court-métrages concluent une longue carrière cinématographique débutée en Union Soviétique avant un exil en France où Ladislas Starewitch réalise son chef-d’œuvre Le Roman de Renard (1930-1941). Les films de sa dernière période, destinés principalement au public enfantin, bannissent toute violence, intrusions réalistes et allusions politiques et se détachent de la trivialité naturaliste au bénéfice d’une interprétation poétique du monde. Le premier film, Fleur de fougère, n’est pas cependant pas aussi anodin qu’il n’y paraît : inspiré d’un conte polonais, il prend le contre-pied du récit original pour conclure à la vertu du partage et à la force de la volonté plus forte que l’interdit. La séquence dans la forêt aux arbres menaçants n’est pas sans rappeler celle de Blanche-Neige de Walt Disney (1938). Gazouilly petit oiseau et Un Dimanche de Gazouilly délaissent l’intrigue structurée au profit d’une narration sans enjeu dramatique : les mésaventures de l’oisillon et de ses petits camarades sont le fruit d’une animation méthodique fondée sur l’observation du réel et sur un goût manifeste pour l’humour poétique. Nez au vent, avec son ours en peluche Patapouf épris de liberté, devrait être un exemple d’école buissonnière à ne pas suivre mais la fraîcheur et la naïveté de son excursion extérieure suscitent plus d’indulgence que de réprobation ! On retrouvera une dernière fois l’ours Patapouf en compagnie d’un lapin et d’une chienne dans Carrousel boréal un film sans histoire et sans dialogue qui semble faire l’éloge du temps qui passe, sorte d’épilogue optimiste à Carrousel, un programme d’animation poétique non exempt d’introspection. Pour tous ceux que le processus de création artistique passionnent, les suppléments pléthoriques qui accompagnent Carrousel, compilés par Léona Béatrice Martin-Starewitch et François Martin, versions différentes, films inachevés, essais, études, publicités, etc. constituent une mine inépuisable d’informations sur l’œuvre française de Ladislas Starewitch, génie précurseur de la « stop-motion » au même titre que Willis O’Brien. Autodidacte, libre-penseur, conteur et artisan hors-pair, admiré de Tim Burton, Terry Gilliam et Wes Anderson, Ladislas Starewitch n’a pas fini de nous émerveiller : au siècle de l’animation générée par ordinateur, découvrir Carrousel c’est l’assurance de contempler une création artistique digne d’éloge et de savourer la subtilité et la malice d’un esprit d’une rare finesse."  (Lire la critique complète...)

 

  * Sur le site Loisiramag.fr, Viviane Dagory titre son article : "5 films d'animation magistraux du maître de l'animation et des marionnettes, accompagnés d'un chapelet de surprises inédites." Lire...

 

   Cédric Lépine dans son blog sur Mediapart le 15 avril 2019… lire
                Le génie de l'animation Starewitch en couleurs

  Dans la continuité des éditions DVD des films restaurés de Ladislas & Irène Starewitch, voici cinq courts métrages d'animation en couleur réalisés après la Seconde Guerre mondiale.

   Après avoir (re)découvert le monde animé de Ladislas Starewitch, voici un nouveau programme comprenant ses films en couleur tournés de 1949 à 1958. Le réalisateur avec l'aide de sa fille réalisent à eux seuls l'ensemble de la réalisation de leurs films à toutes les étapes de la création desdits films. Passé maître dans l'art de l'animation, tout prend vit avec un tel naturalisme confondant, que le spectateur accepte spontanément des arbres prendre vie et poursuivre le jeune héros humain de la Fleur de fougère (1949). La couleur crée ici un nouvel émerveillement associé à un récit reposant sur les ressources narratives du cinéma muet. De nouveaux personnages apparaissent, notamment des oiseaux dont l'un nommé Gazouilli au plumage en laine d'une restitution naturaliste d'entomologiste d'une rare précision. 70 ans plus tard, cette animation possède une énergie qui n'a rien perdu de se vivacité d'origine, comme lui a rendu hommage plus tard à deux reprises Wes Anderson avec Fantastic Mr. Fox (2010) et L'Île aux chiens (2018). Les récits de Starewitch, qu'ils empruntent à la littérature où qu'ils soient d'une inspiration originale personnelle, créent toujours un univers qui n'appartient qu'au cinéaste, un brillant artisan au service de son récit et de ses marionnettes dont il est l'animateur inventif. La puissance attractive de ses films vient aussi bien de l'animation des marionnettes, que d'un récit d'une fausse simplicité qui force l'admiration.

15 avr. 2019

Par Cédric Lépine

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