Restauration 2003 - Forum des images

Les cinq nouveaux films présentés le 9 janvier 2003 au Forum des images ont été restaurés en 2002 : Les Grenouilles qui demandent un roi, La Cigale et la fourmi, La Petite Parade, Comment naît et s’anime une ciné-marionnette et Carrousel boréal.

 

Ces films ont été restaurés à partir de matériels appartenant aux archives familiales. Quand cela a été possible, nous avons comparé ces matériels avec d’autres connus comme une version des Grenouilles qui demandent un roi retrouvée aux Etats-Unis d’Amérique. Pour La Petite Parade, nous avons pu comparer avec une copie conservée aux Pays-Bas (celle qui avait servi à une première restauration en 1990). Nous ne connaissons pas d’autres copies de Comment naît et s’anime une ciné-marionnette que la nôtre. En fonction du matériel disponible le travail n’a pas été le même pour tous les films.

Le matériel ayant servi de base à ces restaurations était au départ dans un bon ou très bon état compte tenu de son ancienneté. Aucune intervention lourde n’a été nécessaire : perforations détériorées, rayures importantes, moisissures…

Ces restaurations ont été entièrement autofinancées, la seule aide technique est venue du laboratoire L.N.F. (Laboratoire Neyrac films), notamment de Monsieur Buseyne et de son équipe.

* Pour Les Grenouilles qui demandent un roi et La Cigale et la fourmi le travail de restauration a été le même.

Dans des boites nous avons retrouvé des rouleaux de pellicule positive (positive et négative pour Les Grenouilles qui demandent un roi) coloriée par teintage ou/et virage, concernant des scènes de films différents, sans cartons. Il a fallu monter les rouleaux au fur et à mesure, en faire un report vidéo pour identifier chaque morceau, les trier et remonter ensemble les éléments de chaque film.

Il a fallu faire une copie positive de travail pour monter les scènes dans l’ordre de l’histoire en s’appuyant sur le texte des fables et la dynamique du film.

Le montage effectué, il a fallu reconstituer les cartons. Sur la pellicule il y avait des débuts de textes inscrits à la main précédents certaines scènes et tous les documents dans les archives indiquent qu’il s’agit d’une « illustration de la fable de La Fontaine ». Nous avions aussi un petit film stop (série d’images à projeter avec une lanterne magique) des Grenouilles qui demandent un roi avec des textes assez courts qui ne reprenaient pas l’intégralité de la fable. Il existe une version distribuée aux E.U.A. nettement plus courte pour la bande image et dont les textes sont librement adaptés de la fable. Nous avons choisi de reprendre le texte intégral de la fable parce que certaines séquences sont des illustrations très précises de certains passages de la fable et qu’il était possible d’utiliser tout le texte en donnant au film un rythme cohérent.

Dans La Cigale et la fourmi, tout le texte de la fable a été repris dans des cartons au début du film pour mémoire, ensuite le rythme de l’animation, la dramaturgie et la poésie portent le film.

Pour les deux films il a fallu choisir si le texte des cartons paraîtrait seul à l’écran ou s’il fallait ajouter un cadre ou un fond. Pour Les Grenouilles qui demandent un roi en reprenant l’exemple de plusieurs autres films (La Voix du rossignol, Les Yeux du dragon) et l’exemple d’une copie existant aux Etats-Unis d’Amérique nous avons superposé le texte à une image du film : celle où la barque des grenouilles s’éloigne du rivage poussée par une voile portant les initiales L.S.. Pour La Cigale et la fourmi, Béatrice a dessiné un cadre orné d’épis de blé.

La Cigale et la fourmi comporte onze couleurs différentes :

Bleu (virage)

Rose clair (teintage)

Rose foncé (teintage)

Bleu (teintage) et rose (virage)

Orange (teintage)

Jaune (teintage)

Bleu plus léger (teintage)

Gris bleu (teintage)

Vert (teintage)

Orange et bleu (teintage et virage)

Bleu et vert (teintage et virage)

Les Grenouilles qui demandent un roi ont cinq couleurs : bleu, rose, rouge, jaune-vert et orange.

Le montage des images, des cartons et du générique ayant été réalisé, un contretype (noir et blanc) a servi de base pour tirer une copie sur laquelle on a ajouté les couleurs par teintage ou/et par virage conformément à la copie originale. On a obtenu une copie positive couleur.

Le contretype sert d’élément de sauvegarde et de document de base pour retirer d’autres copies.

* Pour La Petite Parade, nous avons retrouvé une copie nitrate positive complète, montée avec les cartons. La copie restaurée en 1990 n’avait pas de fin, facile à imaginer puisqu’il s’agit d’une adaptation d’un conte d’Andersen Le petit soldat de plomb mais nous avons mis dix ans à trouver les dernières images du film. La copie qui a servi de base à cette nouvelle restauration comprenait des cartons en français alors que les cartons de la version précédente avait été traduits du néerlandais (grâce à Ivo Blum). Ces deux séries de cartons racontent bien la même histoire.

La version 2002 est noir et blanc et muette (comme la précédente), mais elle comporte au générique un carton annonçant une musique composée par Michel Lévine. Ce carton est très intéressant parce qu’il témoigne de ce que nous savions par ailleurs : conçu et réalisé muet, ce film (produit par Louis Nalpas), compte tenu de son succès, a été sonorisé après quelques semaines de distribution. La sonorisation a été réalisé sur des disques qui étaient diffusés en même temps que la projection. Mais ce système a disparu, techniquement vite dépassé par d’autres, et les disques, malheureusement ont également disparu. Reste ce carton qui témoigne.

La version 2002 dure environ 23 minutes.

* Comment naît et s’anime une ciné-marionnette

A partir d’une copie d’exploitation nitrate, version française, sonore nous avons fait une restauration (optique) du son et de l’image.

* Carrousel boréal.

A partir du négatif couleur. Il y a d’autres copies strictement identiques. Autant dans les années 1920 et dans les années 1930 les distributeurs pouvaient modifier les copies dont ils disposaient, autant dans les années 1950 nous n’avons pas d’exemples de différentes versions de films de L. Starewitch. Le problème qui se pose concerne surtout la dégradation des couleurs qui virent parfois au rouge (magenta).

* D’autres restaurations sont en cours, encore inachevées à ce jour.