Ken A. Priebe : The art of Stop-Motion Animation, 350 pages, juillet 2006

Ken A. Priebe : The art of Stop-Motion Animation, 350 pages, juillet 2006, foreword by Mike Johnson, Thomson Course Technology PTR, a division of Thomson Learning Inc. 25 Thomson Place * Boston, MA 02210 *

   Nous avons fait précéder le texte original de Ken A. Priebe d’une traduction personnelle :

  « Ladislas Starewitch, né en 1882 à Moscou, de parents polono-lituanien, est à l’origine du passage de l’animation image par image d’une simple nouveauté technique à un nouveau moyen artistique de raconter une histoire, tout comme l’est Walt Disney pour la technique du dessin animé. Starewitch a grandi passionné par l’art et l’entomologie, collectionnant et étudiant toutes les espèces d’insectes. Tout en travaillant comme réalisateur dans les studios Khanjonkov en Russie, il entreprit de réaliser des documentaires sur les scarabées vivants. Ses premières tentatives pour diriger les scarabées sous les lampes incandescentes s’avérèrent frustrantes, aussi, inspiré par le film d’Emile Cohl Les Allumettes fantastiques, il équipa les scarabées naturalisés avec des fils et les anima. On n’avait jamais vu en Russie la technique de l’animation image par image appliquée à de vrais insectes, et de nombreux spectateurs pensèrent que les scarabées avaient été dressés pour « jouer la comédie » grâce à une science un peu mystérieuse. Dans un de ses films les plus humoristiques, La Revanche du cameraman (1912), Starewitch raconte une histoire sans parole d’adultère au sein d’un groupe de coléoptères citadins. Ce fut une des premières tentatives connues pour raconter une histoire vraie interprétée exclusivement par des marionnettes animées image par image.

   « Le succès de ces films d’insectes amena Starewitch à créer des marionnettes beaucoup plus détaillées en utilisant des armatures métalliques, du bois, du feutre et de la peau de chamois. L’émergence du régime communiste après la Première Guerre mondiale l’amena à s’exiler à Paris en 1920 où il commença à produire deux ou trois films par an. Ses histoires étaient inspirées par le folklore d’Europe centrale et des contes de fées, allant du charmant conte pour enfant comme La Voix du rossignol (1923, lauréat du prix Hugo Riensenfeld en 1925) au film fantastique confinant au film d’horreur comme Fleur de fougère (1950). Le niveau de détail et d’émotion que Starewitch était capable d’exprimer à travers ses personnages était hors du commun à cette époque, surtout dans les films mettant en scène plusieurs personnages comme Le Lion devenu vieux (1932). Ce film fait voler un éléphant neuf ans avant que Disney ne crée Dumbo (1941), et son autre film L’Horloge magique (1928) montre sa propre fille échappant à la main d’un géant, comme on le verra dans King Kong. Ces scènes ne sont que quelques exemples montrant à quel point Starewitch était en avance sur son temps et combien il a influencé d’autres réalisateurs. Plusieurs de ses films utilisent une technique d’animation du « flou » pour certains mouvements rapides de marionnettes qui ont peut-être été réalisés en étalant de la vaseline sur une plaque de verre placée devant la camera ou en utilisant des fils métalliques.

   Un de ses films les plus célèbres et les plus aboutis est The Mascot (Fétiche) qui est réalisé en 1933 la même année que King Kong. Insérant des scènes avec des acteurs vivants, The Mascot raconte l’histoire d’un jouet, un petit chien, qui part en quête d’une orange pour satisfaire une fillette affamée pour finalement se retrouver à une fête animée par le diable entouré d’invités extravagants. L’imaginaire macabre de L’Etrange Noël de M. Jack (The Nightmare Before Christmas) et les histoires récentes de jouets devenant vivants (telles que Raggedy Ann et Toy Story) ont certainement été influencés par The Mascot et par d’autres films de ce conteur créatif. Nombre de films de Starewitch sont perdus dans les annales de l’histoire, mais il en reste assez pour nous inspirer. » Pages 19-20.

   “Ladislas Starewitch, born 1882 in Moscow to Polish-Lithuanian parents, was responsible for changing stop-motion from a technical novelty to a storytelling art form, much like Walt Disney did for 2D cartoon animation. Starewitch grew up with a keen interest in art and entomology, collecting and studying all varieties of insects. While working as a film maker at the Khanzhonkov Studio in Russia, he began making experimental documentaries about live beetles. His early attempts at making the beetles do anything he wanted under hot lights proved to be frustrating, so, inspired by Emile Cohl’s film Bewitched Matchsticks, he rigged some embalmed beetles with wires and animated them. The stop-motion technique applied to real insects had never been seen in Russia, and many audiences thought that the beetles had been trained to “act” by some odd form of science. In one of his most humorous films, Revenge of the Cameraman (1912), Starewitch told a silent tale of adultery between a group of suburban insects. This was one of the earliest known attempts to actually tell a real story exclusively with stop-motion puppets.

   The success of these insect films led Starewitch to move to more detailed puppets made of metal armatures, wood, felt, and chamois leather. Due to the growth of the Communist regime after World War I, he moved to Paris in 1920 and began producing two to three films a year. His stories were inspired by Eastern European folklore and fairy tales, ranging from gentle children’s stories like Voice of the Nightingale (1923 ; Hugo Riesenfield Prize winner 1925) to bizarre horror/fantasy films like Fern Flower (1950). The level of detail and emotion that Starewitch was able to inject into his characters was outstanding for the time the films were made, especially those with several different puppet characters, such as The Old Lion (1932). This film featured a flying elephant nine years before Disney created Dumbo (1941), and his 1928 film The Magic Clock featured his own daughter escaping the hand of a giant, similar to scenes from King Kong. These scenes are just a few examples of how Starewitch was very much ahead of his time and had an impact on other filmmakers. Many of his films also featured a motion blur technique for certain quick puppet movements, which may have been created by smearing Vaseline on a plate of glass in front of the camera, or by using wires.

   One of the Starewitch’s most famous and elaborate films was The Mascot, which was released in 1933, the same year as King Kong. Framed by live-action sequences, The Mascot tells the story of a small dog toy that goes on a quest to find an orange for hungry little girl and ends up at a party thrown by the devil and his guest list of grotesque characters. The macabre imagery of The Nightmare Before Christmas and modern tales of toys coming to life (such as Raggedy Ann or Toy Story) could certainly have been influenced by The Mascot and other films by his creative storyteller. Many of Starewitch’s films are lost in the annals of history, but enough of them remain to inspire us today.”

Pages 19-20.

Pour une présentation général du livre de Ken A. Priebe : http://www.cengageptr.com/Topics/TitleDetail/1435456130

Le site de l’éditeur : http://www.courseptr.com