Les courts métrages

   Comme pour nombre de réalisateurs de films d’animation, les courts métrages dominent la part la mieux connue de la filmographie de Ladislas Starewitch. En Russie ses premiers films à atteindre un grand public sont des courts métrages d’animation. Tiré à cent-quarante exemplaires La Cigale et la fourmi, 1911, est largement distribué hors du pays. C’est grâce à la notoriété acquise par ces premiers courts métrages d’animation qu’Alexandre Khanjonkov se laisse convaincre de produire ses premiers longs métrages avec acteurs dès 1912. Ce sont à  nouveau les courts métrages qui permettent à L. Starewitch de relancer sa carrière à son arrivée en France dans les années 1920 à tel point qu’il retrouve en Louis Nalpas un producteur désireux de financer le premier long métrage d’animation sonore, Le Roman de Renard, en 1929 (1).
   C’est dire, dans la carrière de L. Starewitch, l’importance de ces courts métrages qui lui ont apporté le succès, lui ont ouvert d’autres possibilités et lui ont permis de très bien vivre à une époque où ils étaient parfaitement intégrés dans les longues séances de cinéma. Très appréciés par le public et par la presse, certains comme La Voix du rossignol, 1927, ont participé à l’avant-garde cinématographique de la fin des années 1920.
   Par leur durée, entre six et dix minutes en Russie, entre douze et trente minutes en France, et leur nombre, près d’une quarantaine, ils constituent un part très importante de l’œuvre de L. Starewitch (2). La version originale de Fétiche Mascotte conçue en 1933 et reconstituée en 2013 sous le nom de Fétiche 33-12 dure trente-huit minutes, dans ses notes L. Starewitch indiquait mille mètres. On glisse vers le moyen métrage…
   Plusieurs ont été primés à leur sortie. La Cigale et la fourmi a été récompensé par le tsar Nicolas II, La Voix du rossignol a reçu le prix Hugo Riesenfeld du meilleur court métrage pour l’année 1925 aux E.U.A., Zanzabelle à Paris reçoit la médaille d’or au Festival de Venise dans la catégorie « film pour enfant » en 1949. Fleur de fougère reçoit le premier prix pour le meilleur dessin animé du XIème Festival International du Film pour enfants dans le cadre de la Biennale de Venise  en 1950 et Gazouilly petit oiseau reçoit en 1956 le prix de la qualité décerné par le C.N.C. Plus récemment, ce qui vaut un grand prix posthume, Terry Gilliam a placé Fétiche Mascotte en tête de ses meilleurs films d’animation (3).
   Tous les films de la période française, c’est-à-dire entre 1920 et 1958, sont actuellement disponibles en DVD, regroupés de façon thématique dans différents « programmes » et accompagnés d’une musique originale pour ceux des années 1920 qualifiés de « muets ». Tous ont bénéficié d’une restauration de l’image, et du son pour les films « sonores ».

Notes :
 (1) On sait par ailleurs les difficultés rencontrées par Louis Nalpas pour mener à bien ce projet, repris par la UFA en Allemagne et Paris Cinéma Location en France dans la décennie suivante. Lire plus...
(2) Voir la filmographie.
(3) The Guardian du 27 avril 2001 : Lire.


The Mascot
(Wladyslaw Starewicz, France 1934)

It was at the Sitges film festival that I first saw an exhibition of work by the pioneering Russian animator Wladyslaw Starewicz, and the puppets were so enrapturing that when I got home I ordered up all the tapes I could find of his work. His work is absolutely breathtaking, surreal,inventive and extraordinary, encompassing everything that Jan Svankmajer, Walerian Borowczyk and the Quay Brothers would do subsequently. This is his last film, after The Tale of the Fox from 1930; it is all right there in this cosmic animation soup. It is important, before you journey through all these mind-bending worlds, to remember that it was all done years ago, by someone most of us have forgotten about now. This is where it all began.